Challenge UPro-G – un mariage consanguin

Pour ce mois de janvier, l’UPro-G nous propose le thème du mariage consanguin.

Avant de présenter un cas de mariage consanguin entre cousins, prenons le temps de découvrir ces termes très souvent rencontrés dans les registres paroissiaux.

La consanguinité

Le Larousse nous donne la définition suivante :
Parenté par le sang de personnes ayant un ancêtre commun
En anthropologie de la parenté, la consanguinité est la relation entre les descendants d’un même ancêtre.

Et un mariage consanguin alors ?

Le mariage consanguin est un mariage entre deux personnes présentant un degré élevé de consanguinité.

Le calcul du degré de consanguinité

Il y a deux méthodes de calcul du degré de consanguinité selon le droit canonique (ensemble de lois définies par les autorités catholiques) ou le droit civil.

Le droit canon

Le droit canon calcule le nombre de générations séparant les personnes désirant se marier avec leur ancêtre commun.

Le droit civil

Le droit civil calcule un degré par génération séparant les personnes désirant se marier.

Avant la révolution, le droit applicable est le droit canonique. Depuis 1563, il interdit les mariages entre ascendant / descendant (1er degré) et entre les personnes parentes au 4e degré. Une dispense par l’évêque peut être obtenue pour un mariage au 3e degré, moyennant finances. Pour un mariage au 2e degré la dispense du Pape est nécessaire.

En droit civil, les mariages sont interdits entre :
– ascendant et descendant, même en cas d’adoption (consanguinité au premier degré),
– frère et sœur, même adoptés (consanguinité au deuxième degré),
– oncle et nièce, neveu et tante (consanguinité au troisième degré), cette interdiction peut être levée par le Président de la République,
– entre beau-parent et son gendre ou sa belle-fille, cette interdiction peut être levée par le Président de la République si la personne qui a créé l’alliance est décédée.
Le droit français autorise en revanche le mariage entre belle-sœur et beau-frère, entre cousins germains, entre oncle et nièce adoptive et entre tante et neveu adoptif.

La consanguinité chez les VANIER

Allons maintenant dans les Vosges, à Ruppes, où vit la famille de Sébastien VANIER.
Sébastien VANIER est né le 3 juin 1694 à Mont-L’Etroit (Meurthe et Moselle), c’est mon sosa 408.
Le 22 février 1724, il épouse Marie Anne POIRELLE, originaire de Ruppes (Vosges).
Entre 1724 et 1741, ils ont six enfants :

  1. Jean (né le 26 novembre 1724)
  2. Jeanne (née le 18 octobre 1726)
  3. Anne (née le 12 juin 1728)
  4. Marie Anne (née le 22 mai 1730)
  5. Jean Nicolas (né le 21 septembre 1733)
  6. Gengoult (né le 11 mai 1741), sosa 204

Les mariages des enfants

Anne se marie le 11 juin 1748 à Ruppes avec Jean BIGEON. Ils ont dix enfants dont Jeanne Marguerite, née le 12 avril 1762 à Ruppes.
Gengoult se marie le 19 mai 1767 à Pagny-la-Blanche-Côte, d’où est originaire Marie Madeleine DEVOSGES sa future. Ils ont dix enfants également, dont Jean Baptiste, né le 29 novembre 1775 à Ruppes.

ruppes place des Halles

En 1793, Ruppes est une commune de 381 habitants.
C’est à cette période que Jeanne Marguerite BIGEON rencontre Jean Baptiste VANIER. Ils sont cousins au 2e degré dans le droit canon et au 4e degré dans le droit civil, leurs oncles et tantes sont frères et sœurs.

L’implexe (consanguinité) est matérialisée par la liaison bleue entre les cousins.

Le 21 décembre 1795, Jean Baptiste VANIER épouse sa cousine Jeanne Marguerite BIGEON. Cependant, l’officier d’état-civil, Sébastien Bouchey, ne stipule pas de demande de dispense dans leur acte de mariage. Le mariage entre cousins n’est pas interdit.


Marie-Anne, quant à elle, se marie le 15 juin 1756 à Ruppes, avec Claude François MOUROT.
Leur acte de mariage stipule que les futurs époux ont un degré de consanguinité au troisième et quatrième degré (droit canon) et ont obtenu une dispense de Monseigneur l’évêque de Toul.
Ce qui signifie que leur ancêtre commun est un arrière-grand-parent pour l’un et un arrière-arrière-grand-parent pour l’autre.
Mes recherches, à ce jour, ne m’ont pas permis d’identifier l’ancêtre commun.


Sources

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