Challenge UPro-G – Une enfant de l’assistance

Le thème du mois de décembre 2023 du Challenge UPro-G concerne un ou une enfant de l’assistance.

Marie BOURGEAT – une enfant née à l’Hospice de la Charité de Lyon en 1883.

L’hôpital de la Charité de Lyon est un ancien hôpital destiné à recevoir les enfants orphelins et les indigents. Construit au xviie siècle à Lyon, il est détruit en 1933 pour cause d’insalubrité et seul le clocher de l’église, construit d’après un croquis du Bernin, a été conservé.

Wikipedia
Le sept mars mil huit cent quatre vingt trois … est comparu Joseph Vanel âgé de soixante onze ans employé délégué de l’hospice de la Charité de cette ville, lequel a déclaré que aujourd’hui à neuf heures du matin Marie Célestine Clarisse Bourgeat âgée de trente quatre ans, native de Pratz (Jura), domestique à Lyon cours d’Herbouville 19, fille de feu Désiré et Marie Rosalie Chamodeau, est accouchée dans le dit hospice d’un enfant de sexe féminin qui nous a été présenté et auquel on a donné le prénom de Marie
AM Lyon – 2E 799 – acte 575

Le 22 mars 1883, Marie Célestine Clarisse reconnaît sa fille.

Par autorisation préfectorale du 19 novembre 1886, Marie est prise en charge par l’hospice de la Charité comme enfant abandonnée, sa mère étant déclarée disparue.

Sa mère

Marie Célestine Clarisse Bourgeat, fille de Désiré et Marie Rosalie Chameaudeau, naît le 26 août 1848 à Pratz dans le Jura.
Le 5 mars 1883, elle donne naissance à Lyon, à l’hospice de la Charité, à sa fille Marie, qu’elle reconnaît le 22 mars.
Le 15 août 1884, elle donne naissance à Lyon, toujours à l’hospice de la Charité, à son fils Auguste.
Alors qu’elle est domiciliée Cours Vitton chez Mr Faure Capitaine Commandant au 8e hussards, elle disparaît.
Ses deux enfants sont inscrits alors sur le registre des enfants abandonnés, Marie le 19 novembre 1886 et Auguste le 3 septembre 1887.
Elle décède à Lyon 5e le 14 décembre 1916, elle est dite célibataire.

Marie BOURGEAT

Marie sera placée jusqu’à sa 12e année.
En 1886, elle est dite bien portante.
En 1891, elle est bien portante, elle sait lire et un peu écrire (8 ans).
En 1886, elle est placée chez François LAFAYE, marié à Eugénie CHARBON, à Chatel-Montagne (Allier), au lieu dit Signablin.
Le 1er avril 1891, elle fait un bref placement chez Mathieu Mure, mais dès le 1er juillet elle est de retour chez François LAFAYE. Elle est alors âgée de 8 ans. C’est le dernier placement indiqué sur sa fiche.
François LAFAYE décède le 5 février 1892, ce qui a sans doute décidé du changement de placement de Marie.
En 1901, je la retrouve comme domestique chez Michel LASSONNERY à Saint-Cyr-de-Favières (Loire) et jusqu’en 1904.
Le 4 mars 1904, sa vie change, car elle se marie avec Baptiste SECHAUD originaire de Chatel-Montagne.
La famille s’agrandit avec un petit Jean, né le 30 juillet 1905 à Chatel-Montagne.

En 1921, la famille réside à Laprugne (Allier), avec eux habite Simon DUMAS, né en 1865, dit assisté.
Marie a t’elle le sentiment d’aider quelqu’un comme elle, sans famille ?

Recensement Laprugne – 1921

En 1931, ils habitent tous les trois à Brugheas (Allier). Baptiste et Jean sont cultivateurs.
En 1946, ils sont toujours à Brugheas, mais sans leur fils Jean qui s’est marié le 23 avril 1935 avec Marguerite SOUPIZET et qui s’est installé à Cusset (Rue Louis Roubau).

Marie BOURGEAT est décédée à Annonay (Ardèche) le 18 septembre 1968.

Marie a t’elle connu son frère utérin Auguste ?

Le seize août mil huit cent quatre vingt quatre… est comparu le sieur Joseph Vanel âgé de soixante douze ans employé délégué de l’hospice de la Charité de cette ville, lequel a déclaré que hier à une heure du matin Marie Célestine Clarisse Bourgeat âgée de trente six ans, native de Pratz (Jura), domestique à Lyon cours Vitton 17, fille de défunt Désiré et Marie Rosalie Chamaudeau, est accouchée dans le dit hospice d’un enfant de sexe masculin qui nous a été présenté et auquel on a donné le prénom de Auguste
AM Lyon – 2E 805 – acte 1912

Par autorisation préfectorale du 3 septembre 1887, Auguste est pris en charge par l’hospice de la Charité et déclaré comme enfant abandonné, sa mère étant déclarée disparue.

Auguste sera placé chez Etienne VION à LHOPITAL (Ain) et y restera jusqu’au 30 mars 1888.
A partir du 1er avril 1888, il est placé chez François CHATELAIN marié à Louise GONOD. En 1901, il y est toujours.

En 1889, il est dit bien portant, bien soigné et bel enfant.
En 1890, joli garçon, intelligent, bon caractère et bien portant.
En 1892, bien tenu, bien portant, joli enfant, gentil, en retard pour l’instruction malgré une bonne fréquentation scolaire.
Il est appelé sous les drapeaux en 1904, il incorpore le 133e régiment d’infanterie à compter du 3 novembre 1905.
Il est réformé temporairement en décembre 1906 pour faiblesse générale, amaigrissement et imminence de tuberculose.
Le 6 janvier 1915, il est rappelé à l’activité pour la campagne contre l’Allemagne.
Il est dit décédé antérieurement au 17 octobre 1915 et décrété Mort pour la France. La transcription est portée le 27 mars 1919 sur les registres de Culoz (Ain).
Il aura eu moins de chance que sa sœur qui ne l’a sans doute jamais rencontré.

Merci aux Archives Municipales de Lyon pour avoir numérisé les dossiers des enfants assistés, ce qui m’a permis de choisir ces enfants pour écrire cet article.

Sources

  • Archives municipales de Lyon
  • Archives départementales de l’Allier
  • Archives départementales de la Loire

Cette publication a un commentaire

  1. Christiane MENOT

    C’est toujours ce qui me chagrine chez les enfants abandonnés : ont-ils eu connaissance des autres frères et sœurs ?

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