Pour ce Challenge AZ 2020, j’ai choisi de vous présenter quelques articles autour de l’éducation et la formation de mes ancêtres.
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Mes ancêtres ont-ils choisi leur métier ?
Pour beaucoup, ils ont suivi le cours de la vie familiale, dans la demeure commune.
- les fils de cultivateurs sont restés à la ferme
- les fils de métier artisanal (bouchers par exemple) sont restés dans ces métiers de commerce local ( boucher, boulanger)
- les fils et filles de tailleur d’habits sont devenus giletier, giletière, chemisier
- les filles ont suivi leur mari soit à la ferme soit au commerce
La famille de Joseph HARROY – Sosa 96 – Teinturier
Joseph HARROY est teinturier puis Propriétaire du moulin de Pagny-la-Blanche-Côte (55) en 1826.
Son père était marchand drapier et teinturier, son grand-père était meunier et teinturier.
Sa descendance :
- François Joseph est meunier
- Jean Nicolas Joseph est teinturier
- Anne Marie Reine Françoise épouse Nicolas LATAILLE, teinturier
- Jean François Joseph – sosa 48 – est cultivateur
- Reine Marguerite épouse Jean Pierre VAYEUR, gendarme
- Anne Virginie épouse Joseph LIOUVILLE, Maître d’étoffes. Elle est dite négociante.
Une étude de Françoise Mayeur (1933 – 2006), agrégée d’histoire et docteur d’Etat – Professeur à l’université de Lille III, puis à l’université Paris-IV-Sorbonne, nous donne une vision sur le XIXe siècle.
Persée – Garçons et filles du XIXe au XXe siècle : une éducation différente (Extrait):
Ni latin, ni philosophie : les filles ne doivent pas entrer en concurrence avec les garçons, même si le siècle développe volontiers le thème de la Mère éducatrice.
Arrivés au pouvoir en 1877, les républicains, avec Jules Ferry, dénoncent le divorce
intellectuel entre maris incroyants et femmes pieuses et mal instruites.
Mais la République se contente de développer un enseignement primaire supérieur pour les filles
qui leur ouvre les emplois inférieurs du commerce et de la fonction publique.
La loi de 1880 qui crée l’enseignement secondaire des jeunes filles marque bien les limites
qu’on ne veut pas franchir.
Humanités classiques et philosophie, porte du baccalauréat et de l’enseignement supérieur, sont toujours absentes. Le régime des lycées de jeunes filles s’inspire de celui des « couvents ».
La conception républicaine du rôle de la femme n’est pas éloignée de la vision des « cléricaux ». La femme sera épouse et mère, relative à l’homme d’aujourd’hui et à celui de demain, gardienne de l’ordre familial et social.
Pourtant, après tant de réformes qui ont nivelé les différences purement scolaires, la destination des enfants à l’issue de leur scolarité présente maintenant encore des disparités d’importance. L’idée que les filles sont plus douées pour les lettres que pour les sciences a laissé des traces (Cf. la fréquentation féminine de la section A).
L’opinion accueille plus favorablement ce qui fait écho dans ce domaine à la tradition. On croit toujours qu’il est des métiers féminins, des matières d’enseignement plus « féminines » que d’autres. Les filles qui ne peuvent aborder le second cycle long de l’enseignement secondaire sont systématiquement orientées vers les métiers à formation courte mais de type tertiaire et les services de faible ou moyenne qualification : la shampouineuse a relayé la « Dentellière ».
L’idéal semble être pour les filles une profession facile et douce, facile à abandonner en cas de mariage.
En conclusion
L’évolution générale va vers une identification des deux types de formation masculine et féminine.
Mais il faut compter avec l’éducation donnée dès le berceau, à la maison, redevable à des représentations, à des modèles, à des mentalités collectives ancrés dans le passé.
La survivance risque d’en être tenace.
A bientôt pour la suite ..