Cet article a été publié la 1ère fois lors du Challenge AZ 2020.
Pour le Challenge 2024, je reprends une série d’articles publiés à l’occasion des précédents « Challenge AZ » depuis 2016.
Aux archives départementales, la série Y est celle consacrée aux établissements pénitentiaires.
Je ne vais pas ici vous les décrire et c’est une manière un peu détournée, je vous l’accorde, de faire entrer la lettre Y dans ce challenge AZ.
Cela me fait repenser à un de mes ancêtres (par branche collatérale) qui a été condamné aux travaux forcés au bagne de Guyane.
C’est sur un acte de mariage que j’ai découvert ce fait.
Sur l’acte de mariage de Anne SAVARY et Joseph LEROY, le 25 octobre 1858 à Parcé-sur-Sarthe (72), il est indiqué, que Anne SAVARY est fille de Jean-Baptiste, condamné à la peine des travaux forcés à perpétuité, comme il conste par extrait des minutes de la Cour d’assises séant au Mans.
Jean Baptiste SAVARY est arrivé au bagne en 1838.
Comme les bagnards arrivant, il était classé 3e classe, ceux qui avaient les tâches les plus difficiles à réaliser.
Dans son acte de décès datant du 1er juin 1858 (en Guyane), il était tailleur de pierres et maçon. Il est décédé à cinquante et un ans, à l’hôpital Saint-Augustin, probablement des suites d’une maladie contractée sur place.
Il est donc resté au bagne vingt longues années.
Un fait troublant, le décès de Jean-Baptiste date de juin 1858 et il n’est pas mentionné dans l’acte de mariage de sa fille en octobre de la même année. L’envoi de l’acte mortuaire au préfet de la Sarthe n’a été fait que le 22 novembre 1858 (indiqué sur la fiche matricule).
Sources : Le bagne de Guyane
Le motif
La cour d’assises séant au Mans chef lieu du département de la Sarthe a rendu l’arrêt suivant
Vu l’arrêt de la Cour Royale d’Angers en date du vingt six mai mil huit cent trente six portant accusation et renvoi devant cette cour d’assises contre
Jean Baptiste Savary âgé de vingt huit ans, tailleur de pierre et maçon demeurant commune de Parcé né à Mayenne
Vu l’acte d’accusation dressé en conséquence dudit arrêt et duquel il résulte que Jean Baptiste Savary accusé d’avoir le vingt sept février dernier à la Suze donné volontairement la mort a une fille âgée de huit jours que lui avait confié Marie Bryère mère de cet enfant.
Le verdict
Après avoir délibéré
Attendu que par la déclaration du jury de ce jour Savary est déclaré coupable d’un crime prévu par l’article 904 du code pénal qui prononce la peine des travaux forcés à perpétuité.