Pour ce mois de mars, le thème porte sur un prêtre réfractaire.
Texte du serment voté par l’Assemblée nationale constituante :
« Je jure de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse [ou du diocèse] qui m’est confiée, d’être fidèle à la nation, à la loi et au roi, et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le roi. »
Le Décret contre les prêtres réfractaires du 29 novembre 1791 est un décret de l’Assemblée législative visant les membres du clergé qui refusaient de prêter serment à la Constitution civile du clergé.
Une part de ces prêtres fut exilée, massacrée ou déportée ; de nombreux autres entrèrent dans la clandestinité, pour continuer d’assurer, autant que possible, leur apostolat.
Jean Le Drevez – prêtre en Bretagne – Ploumoguer
Jean Le Drevez est né à Ploumoguer (Finistère) le 21 novembre 1743 au manoir de Kerourien.
Il est l’aîné d’une fratrie de 10 enfants, fils de Thomas Le Drevez et Anne Le Ru. Les deux derniers enfants, Jean-François et Marie Françoise, nés en 1760 et 1766, ne survivront pas au-delà de deux ans pour Jean-François et vingt jours pour Marie Françoise.
Anne Le Ru, la mère, ne survivra pas à ces nombreuses couches et décèdera en 1770 à l’âge de 49 ans.
Jean est le seul à suivre la voie du Seigneur.
En 1781, Jean est curé à Brest à l’église Saint-Sauveur dans le quartier Recouvrance.
En 1784, il y est toujours et il y restera jusqu’à sa fin tragique.
La terreur à Brest
Le Tribunal révolutionnaire est créé le 10 mars 1793 et il existera jusqu’au 31 mai 1795.
En janvier 1794, le représentant de la Convention, Laignelot accompagné de l’exécuteur Ance (surnommé « le vengeur du peuple ») arrivent à Brest. L’ancienne chapelle de la Marine renommée temple de la Concorde devient le siège du tribunal révolutionnaire, portant au fronton de sa façade, l’inscription « justice du peuple ».
La révolution de 1789 à Brest
Laignelot choisit dans un premier temps trois juges qui siègent pour la première fois le 9 févier 1794.
La guillotine est dressée depuis l’aube place de la Liberté (aujourd’hui « place Wilson »).
Les premiers guillotinés sont trois jeunes officiers. Un roulement de tambour annonce aux brestois que justice est faite. Les trois juges considérés comme trop faibles sont rapidement remplacés.
Leur succèdent, Ragmey, Donzé Verteuil et Bonnet ex-collaborateur de Fouquier-Tinville.
Le 7 mars a lieu l’installation du nouveau tribunal révolutionnaire comparaît Henri Broustail, négociant, juge consulaire et administrateur de Morlaix qui « a décrié le papier-monnaie et correspondu avec des émigrés ».
La guillotine a été déménagée place du château rebaptisée «place du triomphe du peuple », le château étant lui appelé « fort la loi ».
Donzé-Verteuil, Joseph François Ignace Donzé dit l’abbé de Verteuil puis Donzé-Verteuil, ecclésiastique catholique, né à Belfort le 20 octobre 1736, révolutionnaire français, membre du Tribunal révolutionnaire, prête le serment constitutionnel le 23 janvier 1791 et est envoyé à Brest en qualité d’accusateur public, où il arrive le 9 mars 1794.
Sa mission : faire guillotiner les prêtres insermentés.
La fin tragique
En 1793, Jean est emprisonné à Brest. Il entre à la prison le 15 décembre.
Jean Dreves est guillotiné le 6 germinal an II (26 mars 1794).
Donzé-Verteuil n’aura pas traîné à exécuter sa mission.
Le presbytère de l’église Saint-Sauveur sera vendu le 1er Messidor an 4 (19 juin 1796)
Sources
- Wikipedia : Constitution civile du clergé
- Wikipedia : Clergé réfractaire
- Wikipedia : Décret contre les prêtres réfractaires
- Gallica – Brest et le Finistère sous la Terreur – A. DU CHATELIER – 1858