Challenge UPro-G – un dossier de pupille de la nation – la demande

Le dix-sept septembre 1918, trois enfants Naudin sont orphelins de père.

Alphonse Hippolyte NAUDIN, caporal à la 12e section de Commis et Ouvriers de l’Administration, C.O.A., est mort à l’hôpital de Lyon, Place Bellecour, d’une maladie aggravée par le service.

Alphonse Hippolyte est marié à Louise Bathilde GALLAND depuis le 20 mai 1905, ils habitent Gevrey-Chambertin, également lieu de leur union.
Ils ont trois garçons :
– Roger Marceau né le 14 mars 1906
– Raymond Alexandre né le 28 mai 1908
– Bernard Auguste né le 25 octobre 1912
Alphonse est boulanger, Route Nationale à Gevrey-Chambertin. Parti à la guerre, c’est sa femme avec un ouvrier boulanger Louis Dauphin qui tiennent boutique.

Quelques mois après la terrible nouvelle, le 4 mars 1919, Louise fait une demande d’admission comme « Pupilles de la Nation » pour ses trois enfants mineurs.

La loi du 27 juillet 1917, publiée au Journal Officiel le 29 juillet 1917, définit la qualité de pupille de la Nation.

Art 1er – La France adopte les orphelins dont le père, la mère ou le soutien de famille, a péri, au cours de la guerre de 1914, victime militaire ou civile de l’enfant.
Sont assimilés aux orphelins les enfants, nés ou conçus avant la fin des hostilités, dont le père, la mère ou le soutien de famille sont dans l’incapacité de gagner leur vie par le travail, à raisons de blessures reçues ou de maladies contractées ou aggravées par la suite de guerre.
Les enfants ainsi adoptés ont droit à la protection, au soutien matériel et moral de l’Etat pour leur éducation dans les conditions et limites prévues par la présente loi, et ce jusqu’à l’accomplissement de leur majorité.

J.O. 29/07/1917 – Loi instituant des pupilles de la nation.

Louise prépare les pièces nécessaires à la délibération du jugement, à savoir :
– les actes de naissance des trois enfants
– l’acte de décès de son mari
L’acte de décès ne spécifiant pas qu’Alphonse est Mort pour la France ou d’une maladie contractée au service, le tribunal adresse un courrier au médecin chef de l’hôpital de Lyon.

Le 6 mai 1919, le jugement est rendu et les enfants Naudin sont adoptés par la Nation.

Il arrive aussi qu’une veuve renonce à cette démarche.

Maria Augustine DROUHIN, veuve de François Charles FREMY depuis le 17 octobre 1916, fait une demande d’adoption comme pupille de la nation pour sa fille Julienne Madeleine Céline, le 25 mars 1918.
Le 16 juillet 1918, le jugement est rendu et l’on peut lire que la demande initiale a été retirée.
En effet, le 20 juin 1918, Maria Augustine écrit qu’elle juge inutile de donner suite à sa demande, elle a assez de personnes autour d’elle pour s’occuper de son enfant.

Sources

  • Archives départementales de Côte d’Or – Série U IX Be pour les dossiers de jugement