I – Instruction primaire

Cet article a été publié la 1ère fois lors du Challenge AZ 2018.
Pour le Challenge 2024, je reprends une série d’articles publiés à l’occasion des précédents « Challenge AZ » depuis 2016.

Situation de l’instruction primaire sous la Monarchie de Juillet, période d’enfance de mes trisaïeux.

Mes arrières-arrières-grands-parents sont nés sur la période allant de 1830 à 1857.

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Entrée à l’école – Dessin de Bertall

Le 28 juin 1833, François Guizot, alors ministre de l’instruction publique, propose une loi qui traite de l’objet, de l’organisation de l’enseignement primaire et de son contrôle

Elle distingue l’instruction primaire élémentaire qui « comprend nécessairement l’instruction morale et religieuse, la lecture, l’écriture, les éléments de la langue française et du calcul, le système légal des poids et mesures» et l’instruction primaire supérieure qui comprend des éléments de mathématiques, de sciences de la nature, d’histoire et de géographie. Les notions plus avancées seront étudiées « selon les besoins et les ressources des localités ».

Son champ d’application

L’instruction n’est ni obligatoire ni gratuite. Cependant, l’article 21 donne au comité communal la responsabilité de s’assurer « qu’il a été pourvu à l’enseignement gratuit des enfants pauvres. », soit un sur trois environ. Elle est réservée aux garçons. Toutefois, les dispositions cette loi sont partiellement étendues aux filles par l’ordonnance du 23 juin 1836.

Organisation de l’enseignement primaire

La loi Guizot organise l’enseignement primaire autour de deux principes :

la liberté de l’enseignement primaire : tout individu âgé de dix-huit ans peut exercer librement la profession d’instituteur primaire, à condition d’obtenir un brevet de capacité, délivré à l’issue d’un examen, et de présenter un certificat de moralité ;
l’organisation d’un enseignement primaire public, intégré au sein de l’Université : chaque département doit entretenir une école normale d’instituteurs pour la formation des maîtres et chaque commune de plus de 300 habitants est tenue d’entretenir une école primaire et un instituteur ; la commune peut satisfaire à ses obligations en subventionnant une école primaire confessionnelle établie sur son territoire.

Qu’elle soit privée ou publique, l’instruction primaire élémentaire comprend nécessairement « l’instruction morale et religieuse, la lecture, l’écriture, les éléments de la langue française et du calcul, le système légal des poids et mesures » (article 1er). Cependant, une timide notion de laïcité est introduite à l’article 2 : la participation à l’instruction religieuse est laissée à la responsabilité du père de famille.
La loi crée un corps d’inspecteurs chargé de veiller à sa bonne application.

L’instruction primaire est tout d’abord réservée aux garçons et ce jusqu’en 1836.
Il faudra attendre la Loi Falloux de 1850 pour que soient rendues obligatoires les écoles de filles.
Les communes doivent ouvrir des classes réservées aux garçons et des classes réservées aux filles. Ce qui nécessite aussi un instituteur et une institutrice.
La loi Falloux ajoute une matière à l’instruction des filles, les travaux à l’aiguille:
« ART. 48. — L’enseignement primaire dans les écoles de filles comprend, outre les matières de l’enseignement primaire énoncées dans l’art. 23, les travaux à l’aiguille. »

Qu’en est-il dans les communes rurales de mes ancêtres ? 

  • à Plougonvelin M Jourden, instituteur, obtient en 1842 une médaille de Bronze
Médaille de Bronze attribuée à M. Jourden en 1842
  • à Vaucouleurs, M. Therieux, instituteur, obtient en 1843 une médaille de Bronze
Instituteur_THERIEUX_1843_Vaucouleurs
Médaille de bronze pour l’instituteur de Vaucouleurs en 1843
  • à Punerot, M. Maucotel, instituteur, reçoit la Médaille de Bronze en 1843
Instituteur_MAUCOTEL_1843_Punerot
Médaille de bronze à l’instituteur Maucotel de Punerot en 1843

à Dunkerque, M. Debruyne, instituteur, est nommé sous-inspecteur de l’instruction primaire du département du Nord

Instituteur_DEBRUYNE_1843_Dunkerque
Nomination M. Debruyne sous-inspecteur du Nord

L’organisation de l’instruction primaire est en place. Le temps que les écoles soient toutes créées et que les parents, surtout en milieu rural, laissent leurs enfants aller à l’école, tous les enfants de cette période n’ont pas du recevoir cette instruction primaire.

Sources :

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